l'alcool et moi, c'est une histoire bancale, une relation toxique dont je croyais m’être définitivement détachée. pendant longtemps, je l’ai mis à distance, persuadée que ma vie s’en portait mieux. et c’était vrai. je me sentais ancrée, présente, alignée avec moi-même.
puis, il est revenu, insidieusement. une envie, un besoin presque animal. le désir d’échapper à moi-même, d’être plus légère, plus drôle, plus audacieuse. et l’alcool promet tout ça, n’est-ce pas ? alors j’ai replongé. sans drame, sans excès au début. juste un verre, puis deux, puis cette douce euphorie qui fait tout vibrer un peu plus fort.
sauf que l’alcool ment. il te fait croire qu’il t’élève alors qu’il t’écrase. je ne le gère pas, c’est lui qui me gère. et le lendemain, je me retrouve face à mon reflet, à cette version de moi que je ne reconnais pas. pas de gueule de bois physique, non, mais une gueule de bois émotionnelle. une honte sourde, une fatigue morale. j’ai trop pris de place, j’ai trop parlé, et surtout, je me suis laissée tomber. dans ces moments-là, la voix dans ma tête est impitoyable. elle me rappelle chaque détail, chaque mot de trop, chaque rire trop fort. elle me chuchote que je suis ridicule, que j’aurais dû savoir mieux, faire mieux.
et ce n’est pas juste une impression. des études montrent que l’alcool et la santé mentale entretiennent un lien pervers. on boit pour s’échapper de l’anxiété, mais au final, on ne fait que la nourrir. selon l’institut national de santé publique du québec, la consommation d’alcool peut être à la fois une cause et une conséquence de la dépression. une illusion d’apaisement qui finit par exacerber le mal-être.
alors après l’arrêt des réseaux, une autre évidence s’impose : l’arrêt de l’alcool. ce n’est pas une habitude quotidienne comme les écrans, mais chaque fois que je bois, je me perds un peu. et je ne veux plus me perdre.
je veux être présente. entière. imparfaite, mais lucide.
alors j’arrête. et cette fois, je choisis de me retrouver.
Courage.